Plastique horticole Et si une économie circulaire pouvait voir le jour ?
Malgré des difficultés techniques, logistiques et réglementaires, l’ébauche d’une filière de recyclage des plastiques horticoles émerge en France. Cela prendra du temps, mais permettra néanmoins de faire face à d’éventuelles déferlantes médiatiques ou d’éviter les contraintes législatives brutales et peu applicables…
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La phrase « Plus rien ne pourra être comme avant » est souvent employée à tort et à travers. Il suffit de se rappeler ce qui a été décrit du « monde nouveau » aux pires moments de la pandémie de Covid-19 et de voir comment les modes de vie d’hier sont en train de ressurgir – alors que l’on n’en est toujours pas sorti – pour s’en convaincre. Le « moins consommer » ou la proximité sont toujours de la plupart des conversations, mais à condition de pouvoir voyager de nouveau, de se déplacer sans contrainte, même dans les villes surchauffées (la mise en place des limitations de circulation dans les grosses agglomérations sont encore loin de faire l’unanimité)…
Pour le plastique, la chanson pourrait ne pas être la même. Un peu comme pour les produits phytosanitaires, dont l’opinion a un jour fait sa cible et dont l’utilisation a été sinon réduite de manière vraiment significative, du moins profondément modifiée. Rares sont aujourd’hui les professionnels de la filière à ne pas avoir conscience qu’il pourrait vite y avoir une contradiction à vendre un produit tendance, le végétal – paré de toutes les vertus pour apporter des solutions au changement climatique, pour rafraîchir les villes, pour embellir le cadre de vie... –, tout en mettant sur le marché un déchet jugé nocif et pour lequel peu de solutions de recyclage sont disponibles.
Pour éviter l’emballement le jour où l’opinion publique se focalisera vraiment sur le pot plastique, mieux vaudra avoir des réponses. Il est donc urgent de mettre en place des solutions. Le monde de la plasturgie, qui peine à trouver de la matière recyclée pour tenir ses engagements d’intégration de matière réutilisée dans les produits qui sont commercialisés, l’appelle d’ailleurs de ses vœux (page 32).
Anticiper les évolutions de la société
Parfaitement consciente du problème, l’interprofession Valhor s’est saisie du dossier (page 33) et travaille avec les organismes spécialisés dans le recyclage ainsi qu’avec les collectivités territoriales pour mettre sur pied des itinéraires de collecte des produits, mais le sujet est épineux, d’un point de vue technique comme législatif. Parallèlement, des initiatives individuelles voient le jour, qui ont chacune le mérite d’exister et qui constituent de formidables outils de communication pour la profession (page 35).
La bonne nouvelle est donc qu’il y a convergence de vues désormais pour avancer. En cas de turbulence médiatique, la profession aura des arguments à opposer : produits recyclés, collecte en cours de constitution… C’est d’autant plus important que la législation va rapidement évoluer, en 2025, et que plus une profession anticipe ces échéances, plus elle a de chance d’éviter de se retrouver confrontée à des solutions radicales !
Pascal FayolleDans ce dossier ne sont pas nommément cités les interlocuteurs ayant livré des informations. Néanmoins, que soient remerciés Éric Chapelu (Chapelu Frères), Philippe Fuhrer (Pöppelmann), Nicolas Monaci (Tarpin-Chavet), Philippe Cohu (Soparco), Roselyne Séchal (CEP agriculture), Elho, Modiform, Terraplast, Desch...
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